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Les Evèques d'Algérie (l'histoire)

Écrit par Jean Gueydan. Associe a la categorie Chrétiennes

L'histoire des évêques d'Algérie (et même de toute l'Afrique du Nord) peut se diviser en quatre époques:

— l'époque antique, c'est-à-dire Rome (paix religieuse en 313), les Vandales (prise d'Hippone en 430), les Byzantins (débarquement de Bélisaire en 533) et les premiers siècles de l'époque arabe (première conquête en 647, réitérée en 698). On considère que le dernier évêque (Servandus à Bougie) a disparu vers 1100 ; à la mort de Saint Louis en 1270, l'existence de chrétiens (mais non de prêtres et encore moins d'évêques) est encore mentionnée à Tunis. Plus rien ensuite.

— l'époque des vicaires apostoliques (de 1650 à 1838) ;

— l'époque moderne (de 1838 à 1962) ;

— les nonces apostoliques (de 1962 à nos jours).

 

Eveques01
Art berbère chrétien
Eveques02
Art chrétien : pilier sculpté

L'époque antique

Il existait, à l'époque romaine, environ 7 évêques en Afrique du Nord, en densité rapidement décroissante d'est en ouest (300 en Tunisie, 2 dans le Constantinois, moins de 100 dans l'Algérois, une quarantaine en Oranie, une dizaine au Maroc). Beaucoup sont identifiés avec certitude ou tout au moins grande probabilité, tandis que d'autres sont titulaires d'un siège impossible à fixer sur la carte.

Il faut être conscient du fait que ceux dont nous connaissons les noms (un peu plus d'un millier dans l'ensemble de l'Afrique du Nord) ne sont qu'une bien faible minorité et qu'un nombre beaucoup plus grand d'entre eux (peut-être vingt fois plus) nous restent totalement inconnus.

Le petit nombre de sources écrites conservées explique que la plupart des renseignements datent de 411 et 484.

En 411, le proconsul romain Marcellinus convoqua à Carthage une assemblée d'évêques pour qu'elle décide qui, des donatistes (270 évêques présents) ou des non-donatistes (279 évêques présents), constituaient la véritable Eglise catholique. Les non-donatistes l'emportèrent et l'empereur Honorius (qui avait fait pression pour obtenir ce résultat) fit persécuter les donatistes...

En 484, le roi vandale Hunéric convoqua une autre assemblée à Carthage pour qu'elle décide qui, des ariens (cinq centaines d'évêques présents) ou des non-ariens (466 évêques présents, les donatistes et non-donatistes s'étant pour cette occasion réconciliés), constituaient la véritable église catholique. Les ariens l'emportèrent et Hunéric (qui avait fait pression pour obtenir ce résultat) fit persécuter les non-ariens...

Sans les « listes de présence » à ces deux assemblées nous ne connaîtrions pas beaucoup d'évêques de l'antiquité.

Le plus ancien évêque (bien que de nom inconnu) a été celui d'Aumale en 227.

Dans les premiers temps de l'Eglise, les pouvoirs du pape étaient bien faibles. Cela accroît l'importance de théologiens hors du commun tels que Tertullien (laïc à Carthage, vers 240), Saint Cyprien (évêque Carthage, 258) et Saint Augustin (évêque Hippone/Bône, 430). Mais en a-t-il existé beaucoup d'autres? On remarquera que les évêques de l'époque romaine n'ont pas laissé dans l'histoire beaucoup d'autres traces que leurs noms. On aurait certes tort de dire que les évêques d'Algérie se limitent à Saint Augustin, mais il est de fait que le public ne connaît que Saint Augustin.

A vrai dire, on connaît deux autres noms : Donat et Arius. Ceux-ci (le second par l'intermédiaire des Vandales) ont créé des profondes divisions dans l'Église d'Afrique. Avaient-ils raison ou tort ? Je sais qu'il y a eu des martyrs donatistes, tués par les non-donatistes et des martyrs non-donatistes tués par les donatistes, et de même pour les ariens.

On s'étonne souvent de constater la fidélité à leur foi des chrétiens d'Orient et de la comparer à l'évaporation de la chrétienté d'Afrique du Nord après quelques siècles d'Islam. Cet étonnement s'accroît quand on sait combien le sang des martyrs avait coulé en Afrique du Nord aux II° et III°

Il est inutile d'aller chercher plus loin que Donat et Arius les causes de cette disparition rapide du christianisme nord-africain.

Le donatisme n'est ni une hérésie (=erreur doctrinale) ni même un schisme (=rupture avec Rome — tout au moins aux yeux des catholiques, car aux yeux des orthodoxes ce sont les catholiques qui sont schismatiques — les deux parties reconnaissant volontiers qu'aucune n'est hérétique).

Voici l'histoire : aux époques des persécutions (notamment celle de Dioclétien en 305), des chrétiens avaient accepté de sacrifier à l'Empereur par peur du martyre ; la paix religieuse revenue, ils étaient rentrés dans leur Eglise qui les avait accueillis après remontrances et pénitences.

C'est trop facile, disait Donatus, évêque de Casae Nigrae (aujourd'hui Négrine dans le Sud-Constantinois) et ces « traditores » (on traduit gentiment par « traditeurs », mais la signification est « traîtres ») qui ont répudié leur foi doivent être à nouveau baptisés.

Les donatistes n'avaient peut-être pas tort en fait, mais, en droit, église catholique a opté pour le caractère indélébile du baptême qui, même donné au sein église schismatique ou par un infidèle, n'a jamais à être renouvelé.

Voilà pourquoi les chrétiens d'Afrique s'entre-tuaient au IV° et V° siècles.

L'arianisme est une hérésie propagée à Alexandrie d'Egypte par le prêtre Arius. Niant le mystère de la Trinité, Arius soutenait (je simplifie un peu) que le Fils et le Saint-Esprit avaient été créés par le Père.
Etait-il bien important de discuter d'un mystère qui, par définition, n'est pas explicable ? On voit pire aujourd'hui.

L'arianisme n'aurait pas survécu à son inventeur s'il n'avait pas servi de prétexte à des guerres entre peuples.

Les Vandales étaient ariens et ont persécuté et martyrisé en Afrique du Nord les non-ariens ; on sait que Saint Augustin est mort pendant qu'ils assiégeaient Hippone. Il a fallu que les Byzantins viennent évincer les Vandales pour que ceux cessent ces exactions.

Il y avait encore quelques évêques au XI° siècle.

Un auteur, Vansleb, dans « Histoire de l'Église d'Alexandrie » (1893), suppose l'existence d'évêques de noms inconnus au début du XIII° siècle à Alger, mais c est improbable et il semble qu'il existait alors une simple communauté résiduelle chrétiens.

L'époque des vicaires apostoliques : 1624-1838

Aux 17° et 18° siècles, les vicaires apostoliques n'étaient pas évêques ; on parlerait aujourd'hui de préfets et de préfectures apostoliques.

Cependant, à cette même époque, ils étaient, par décision de Louis XIV, consuls de France dans les pays barbaresques : leur principale tâche consistait à soulager moralement et physiquement les esclaves chrétiens de toutes nationalités.

Une préfecture apostolique fut créée à Alger par un bref du pape Urbain VIII en date du 20 avril 1624 ; elle englobait la Tunisie et la Tripolitaine mais, en fait, était limitée à cinq villes : Alger, Constantine, Tabarca, Tunis et Tripoli.

En 1636, elle fut confiée au père Ange dit de Cornigliano.

"de Cornigliano Ange : ce nom est son lieu d'origine et non pas son patronyme qui est inconnu; italien; "Cornigliano (I-81030 ou 87064 ou 73022?); capucin à Gênes (Genova I-16100); préfet apostolique Alger 30.1.1636; av 1650".

Une dizaine d'années plus tard, cette préfecture apostolique se trouva limitée à l'Algérie en raison de la création d'une préfecture apostolique à Tripoli en 1643 et d'un vicariat apostolique à Tunis en 1647.

En 1650, le père Jean Le Vacher, vicaire apostolique de Tunis, fut envoyé à Alger par Saint Vincent de Paul, tout en conservant ses fonctions à Tunis.

"Le Vacher Jean : français ; "Ecouen (F-95440) 1619; Lazariste (congrégation des prêtres de la Mission) 1643 ; envoyé à Tunis (T-1000) par St Vincent de Paul 1648 ; vicaire apostolique Tunis mars 1648 (66); consul de France Tunis juillet 1648 (66) ; envoyé à Alger par St Vincent de Paul, 1650 ; préfet apostolique Alger 1650 (61); (conserve vicariat Tunis) ; consul de France Alger 1650 (61), (conserve consulat Tunis); revient à Tunis 1661 (66); vicaire

En 1661, le père Le Vacher revint à Tunis et fut remplacé à Alger par le père Hughier qui y resta un ou deux ans seulement.

"Hughier Benjamin : français, lazariste (congrégation des prêtres de la Mission); préfet apostolique et consul de France Alger 1662 (-> 63).

Eveques03Mort du Père Le Vacher.
(d'après une gravure du XVll° siècle)

Après cinq années de vacance, 1663 (68), la préfecture apostolique d'Alger fut érigée en vicariat ; ce vicariat subsistera jusqu'à son érection en diocèse en 1838. A cette même date de 1668, le vicariat apostolique d'Alger reçut sous sa juridiction Tunis (dont le vicariat rétrograda au rang de préfecture) et la préfecture de Tripoli. Le père Le Vacher fut envoyé à nouveau à Alger, mais cette fois-ci en qualité de vicaire apostolique. Il y resta quinze années, jusqu'en 1683, date où le dey le fit tuer, attaché à la bouche d'un canon.

Les répétitions fastidieuses : "français, lazariste (congrégation des prêtres de la Mission), vicaire apostolique d'Alger, consul de France Alger" s'appliquent à tous les personnages énumérés ci-après et seront omises.

Fin du 17ème siècle : 1683 - 85 : vacance,
    1685 - 88 : Michel Montmasson,
1688 - 93 : vacance,
1693 - 05 : Yves Laurence,
18ème siècle : 1705 - 36 : Lambert Duchesne,
              1737 - 40 : Pierre Faroux,
1741 - 43 : Charles Poirier-Dubourg,
1744 - 45 : vacance,
1746 - 57 : Arnoult Bossu,
1757 - 63 : Théodore Groiselle,
1763 - 65 : Louis de Lapie de Savigny,
1765 - 72 : Joseph Leroy,
1772 - 73 : louis de Lapie de Savigny, à nouveau,
1773 - 78 : François Viguier,
1778 - 82 : Claude Cosson,
1782 - 84 : Michel-René Ferrand,
1785 - 95 : Jean-Alasia Erat,
1798 - 01 : Claude Vicherat,
Début du19ème siècle: 1802 - 22 : vacance,
    1823 - 25 : François Chossat,
1825 - 27 : Jean-Louis Solignac,
1827 - 38 : vacance.

On remarquera que le poste a souvent été vacant et que, le 14 juin 1830, jour du débarquement à Sidi-Ferruch (aujourd'hui Sidi-Fredj), il l'était depuis trois ans.

Le 14 juin 1830 marqua la fin de la piraterie en Méditerranée occidentale et sonna le glas de l'esclavage en Afrique, mais, du point de vue religieux, le débarquement n'apporta rien.

On dit qu'un soir à la popote, des officiers élirent vicaire un brave prêtre qu'ils avaient invité à dîner... En tout cas, lorsque le premier évêque d'Alger arriva en 1838, il y trouva quatre prêtres que leur solitude n'empêchait pas de faire leur devoir de leur mieux, mais dans de piètres conditions.

LES ÉVÊQUES D'ALGERIE (suite)
1830 - 1998

Le premier évêque nommé par le gouvernement français fut Mgr Dupuch. Il démissionna en 1845, non sans avoir englouti sa fortune personnelle et ruiné son diocèse par des dépenses inconsidérées.

DUPUCH Antoine Adolphe; français, Bordeaux (F- 33000) 20.05.1800; ordonné en 1825; vicaire général Bordeaux; évêque Alger 25.8.1838 (45); consacré 28.10.1838; démission 5.12.1845;  Bordeaux 9.7.1856, 56 ans.

En 1846, le gouvernement français remplaça Mgr Dupuch par Mgr Pavy qui fut un excellent administrateur et remit en ordre les affaires du diocèse.

Il en fut récompensé le 25 juillet 1866: le diocèse d'Alger cessa d'être suffragant d'Aix-en-Provence; il fut érigé en métropole archiépiscopale, et Mgr Pavy fut nommé évêque.

A la même date, Constantine et Oran furent érigés en diocèses indépendants et suffragants d'Alger.

Mgr Pavy jouit peu longtemps de cette récompense méritée car il mourut le 13 novembre de la même année.

PAVY (Louis Antoine) Auguste; français; Roanne (F-42300) 28.3.1805; ordonné 13.6.1829; doyen faculté théologie Lyon (F-69000); évêque Alger 26.2.1846 (-> 66); consacré 24.5.1846; archevêque Alger 25.7.1866; + Alger 16.11.1866, 61 ans.

Pour remplacer Mgr Pavy, le gouvernement français choisit un homme hors du commun, un géant de l'apostolat, Mgr Lavigerie, de son vrai nom, Allemand-Lavigerie (mais à cette époque le patronyme Allemand était lourd à porter en France).

Ce n'est pas faire injure à Mgr Lavigerie que penser qu'il avait volontiers accepté le titre de primat d'Afrique; il aurait volontiers étendu sa juridiction sur tous les diocèses d'Algérie, du Sahara et d'Afrique noire; il aurait certainement mérité le titre de patriarche de Carthage. Sa mort mit fin à tous ses projets dont il ne reste plus grand-chose.

(ALLEMAND) LAVIGERIE Charles (Michel); français; Bayonne (F-64100) 31.10.1825; ordonné 2.6.1849; docteur en théologie, ès lettres, en droit, en droit canonique; professeur à la Sorbonne (61); auditeur à la Rote 26.8.1861; évêque Nancy (F-54000) 5.3.1863 (67); consacré Rome 22.3.1863; archevêque Alger 12.1.1867 (92); délégué apostolique Sahara 1867 (68); préfet apostolique Sahara 1892; administrateur apostolique Constantine 2.10.1870 (72); administrateur apostolique Oran 1875 (76); à nouveau administrateur apostolique Oran 25.3.1880 (81); délégué apostolique pour l'Afrique équatoriale 1878: vicaire apostolique Tunisie 1881 (84); archevêque Carthage (T-2016) 10.11.1884 (92) (est autorisé à conserver simultanément les deux archevêchés Alger et Carthage); fonde en septembre 1868 les Missionnaires de Notre-Dame d'Afrique, devenus les Missionnaires d'Afrique, mieux connus sous le surnom de Pères Blancs; fonde en 1869 les Soeurs Blanches; créé cardinal 27.3.1882 avec titre prêtre Sainte-Agnès hors les murs; Alger 26.11.1892, 67 ans.

Un auxiliaire fut donné à Mgr Lavigerie en 1871: Mgr Soubiranne. Celui-ci, malgré son dévouement, ne supporta jamais le climat d'Alger et dut être rapatrié en 1880.

SOUBIRANNE Pierre Jean Joseph; français, Céret (F-66400) 18.1.1828; vicaire général Orléans; évêque titulaire Sebaste (plusieurs évêchés de ce nom) et évêque auxiliaire Alger 22.12.1871 (-> 80); consacré Paris 4.2.1872; évêque Belley (F-01300) 30.1.1880 (-> 87); démission (maladie); archevêque titulaire Neocesarea in Ponto (Niksar, Turquie)
25.11.1887; + 18.6.1893, 65 ans.

Au départ de Mgr Soubiranne ce fut un coadjuteur qui fut donné à Mgr Lavigerie: Mgr Dusserre; il en résulta qu'au décès de Mgr Lavigerie en 1892, Mgr Dusserre devint automatiquement évêque d'Alger.

Mgr Dusserre exerça ses fonctions pendant cinq ans seulement et mourut en 1897.

DUSSERRE Auguste (Prosper); français, Avesnelles (F-59440) 30.4.1843; ordonné 1857; vicaire général Alger 1870; évêque Constantine 13.9.1878 (80); archevêque titulaire Damas (Syrie) 27.2.1880; archevêque coadjuteur Alger 25.3.1880 (92); archevêque Alger 26.11.1892 (97); 30.12.1897, 54 ans.

Le successeur de Mgr Dusserre fut Mgr Oury qui, il faut bien le reconnaître, ne s'est jamais plu à Alger; il y resta dix ans par devoir et donna sa démission en 1908.

OURY Frédéric; français; Vendôme (F-41100) 4.5.1842; ordonné 23.9.1863; aumônier militaire; évêque Basse-Terre (F-97100) 31.12.1884 (86); consacré 1885; évêque Fréjus (F-83600) 2.3.1886 (90); évêque Dijon (F-21000) 3.6.1890 (98); archevêque Alger 8.7.1898 (08); démission 15.2.1908. archevêque titulaire Ptolemaïs en ThebaÏde (Menchiyèh, Egypte) 1908; 6.2.1921, 79 ans.

Peu avant la démission de Mgr Oury, un fait nouveau intervint: la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, en date du 5 décembre 1905.

Le 27 février 1908, à titre provisoire, le Saint-Siège nomma l'archevêque de Carthage, Mgr Combes, administrateur apostolique d'Alger.

Le 2 décembre 1908, pour faire durer le provisoire, le Saint-Siège nomma Mgr Combes archevêque d'Alger; dérogeant à ses propres règles de droit canonique, il autorisa Mgr Combes à être simultanément archevêque de Tunis et d'Alger.

Le malheureux Mgr Combes se dévoua pendant dix ans pour diriger deux diocèses distants de 900 kilomètres; à 78 ans, son âge le contraignit à demander qu'on le décharge d'Alger.

COMBES (Barthélémy) Clément; français; Marseillette (F-11800) 29.9.1839; ordonné Alger, N.-D. d'Afrique, 2.7.64, vicaire général Alger 1870; évêque Constantine 9.10.1881 (93); consacré Bône (Annaba A-23000) 9.10.1881; archevêque Carthage (T-2016) et primat d'Afrique 15.6.1893 (22); intronisé 14.12.1893; administrateur apostolique Alger 27.2.1908; archevêque Alger 2.12.1908 (17); intronisé 22.1.1909; (est autorisé à conserver simultanément les deux archevêchés d'Alger et Carthage); démission d'Alger 11.3.1917 (mais non de Carthage); Tunis 20.2.1922, 83 ans.

Fin 1908, pour aider Mrg Combes, le Saint-Siège nomma évêque auxiliaire le vicaire général du diocèse d'Alger, Mgr Fouqué. La malchance a voulu que Mgr Fouqué meure avant d'être consacré...

FOUQUE Gabriel; français, Sarthe (F-72) 1845: ordonné 1869; camérier secret d'épée et de cape 7.10.1898; prélat de Sa Sainteté 9.11.1900; vicaire général d'Alger 1899; évêque titulaire Tagora (Taoura A-41100) et évêque auxiliaire Alger 12.1908 Alger 30.12.1908, 63 ans, avant d'être consacré.

Le Saint-Siège nomma alors évêque auxiliaire l'autre vicaire général du diocèse d'Alger, Mgr Piquemal.

PIQUEMAL Alexandre; français, Mirepoix (F-09500) 19.3.1852; ordonné Kouba (A-19050) 19.12.1874; curé Tizi-Ouzou (A-15000), Blida (A-09000); vicaire général Alger 1.1909; évêque titulaire Tagora (Taoura A-41100) et évêque auxiliaire Alger 26.2.1909 (20); consacré Carthage 25.3.1909; 4.6.1920, 68 ans.

A la suite de la démission, en 1917, de Mgr Combes, le Père Leynaud, curé de Sousse, fut nommé archevêque d'Alger. Ce bel avancement était mérité et Mgr Leynaud se révéla un excellent administrateur de son diocèse. Pendant la période troublée qu'a connue Alger entre 1942 et 1945, son bon sens a calmé quelques politiciens excités.

Mgr Leynaud mourut en 1953, regretté des chrétiens, des juifs et des musulmans. Après lui, ce fut le début de la fin.

LEYNAUD Augustin Fernand; français; Les 0llières-sur-Eyrieux (F‑07360) 26.8.1865; ordonné Kouba (A-16050) 24.6.1888; curé La Goulette (T‑2060) 1891, Sousse (T-4000) 1901; chanoine Carthage (T-2016) 11.1915; archevêque Alger 24.12.1916; intronisé 2.1.1917 (53); consacré Carthage 6.3.1917; intronisé 22.3.1917; administrateur apostolique Carthage 2.1920 (20); Alger 5.8.1953, 88 ans.

En 1947, un auxiliaire fut donné à Mgr Leynaud en la personne de Mgr Pinier. Toutefois, celui-ci, à la mort de Mgr Leynaud, fut nommé évêque de Constantine et non d'Alger.

PINIER Paul (Pierre); français; Chanzeaux (F-49190) 20.10.1899; ordonné 22.7.1922; secrétaire général de l'Université catholique de l'Ouest; évêque titulaire Prusiade (Usküb, Turquie) 13.12.1947 (54); consacré 6.3.1948; évêque auxiliaire Alger 13.12.1947 (54); évêque Constantine 27.3.1954 (70); démission 31.1.1970; évêque titulaire Saetabis (Jativa, près Tolède, E-45000) 31.1.1970 (71); démission 5.1.1971; évêque émérite Constantine 1971 (92); 8.4.1992, 93 ans.

Pour succéder à Mgr Leynaud, le Saint-Siège préféra nommer l'évêque de Constantine, Mgr Léon-Etienne Duval. Celui-ci fut nommé cardinal en 1965 et mourut en 1996, laissant un souvenir mitigé. Sous son long archiépiscopat, la plus grande partie du clergé et des fidèles ne le suivirent pas et de grandes cassures se produisirent dans l'Eglise d'Alger; le recul du temps ne permet pas de constater beaucoup de résultats positifs de ses prises de position.

DUVAL Léon-Etienne; français puis algérien; Chenex (F-74520) 9.11.1903; ordonné Rome 18.12.1926; évêque Constantine 8.11.1946 (54); consacré 11.2.1947; archevêque Alger 3.2.1954 (88); créé cardinal 22.2.1965 avec titre prêtre Sainte Balbine; démission et archevêque émérite Alger 19.4.1988; Alger 30.5.1996, 93 ans.

En 1960, un auxiliaire fut nommé: Mgr Jacquier. Il fut assassiné dans la rue en 1976 parce qu'il portait une croix pectorale.

JACQUIER Gaston (Marie); français; Evian (F- 74500) 23.2.1904; ordonné 18.12.1926; vicaire général Alger 1956; évêque titulaire Sufasar (alias Amoura, alias Dolfusville, alias El Hamdania, A-26140) 4.12.1960; consacré 6.3.1961; évêque auxiliaire Alger 4.12.1960; Alger 8.7.1976, 72 ans.

Mgr Teissier, nommé coadjuteur en 1980, devint archevêque en 1988.

TEISSIER Henri; français puis algérien; Lyon (F-69000) 21.7.1929; ordonné 24.3.1955; évêque Oran 30.11.1972 (80); consacré 2.2.1973; évêque coadjuteur Alger 20.12.1980 (88); archevêque Alger 19.4.1988.

Mgr Teissier exerce encore ses fonctions à ce jour.

Jean Gueydan

In l'algérianiste n°82, 83 et 84 de juin, septembre et décembre 1998

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