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Cyprienne

Écrit par . Associe a la categorie Cloches

CYPRIENNE

Je me nomme Cyprienne pour l'illustre évêque de Carthage et Père de l'Eglise, saint Cyprien, qui mourut martyrisé sur la terre d'Afiique en 258. Il prêcha l'indulgence pour les chrétiens qui avaient abjuré. En ce temps-là, l'église d'Afrique comptait 135 évêchés connus

J'ai été fondue l'an de Notre Seigneur 1868, S- S le Pape Pie IX étant Souverain Pontife, S- M Napoléon III empereur des Français.

J'ai été baptisée le 25 mars, jour de la fête de l'Annonciation par Monseigneur Charles- Martial-Armand Lavigerie, archevêque d'Alger, né dans la commune de Saint-Esprit qui faisait alors partie des Landes.

Je suis imposante puisque je pèse 1000 kg

Je suis vénérable, pendant 94 ans, j'ai donné le "fa", dans la cathédrale d'Alger, ancienne église chrétienne de l'époque romaine, sur laquelle on construisit la mosquée des Ketchaoua au XVIIIè siècle.

En 1832, elle redevint église. A cette occasion, le muphti écrivit au duc de Rovigo: "Notre mosquée changera de culte sans changer de maître. Vous pouviez vous emparer de ce temple, vous ne l'avez pas fait. Loin de là, vous nous l'avez demandé... " La nouvelle église fut inaugurée le 25 décembre 1832 pour la messe de Noêl. Elle s'avéra bientôt trop petite, d'importants travaux d'agrandissement furent entrepris de 1853 à 1860 et la mosquée initiale n'occupa plus guère que le choeur de la cathédrale.

Cest donc là que j'ai sonné pendant presque un siècle.

J'ai sonné pour bien des évènements heureux, des cérémonies du centenaire, en particulier, mais aussi pour des moments plus tristes accompagnant ceux qui reposent maintenant en terre algérienne. Jusqu'à ce jour de 1962 où il me fallut descendre de mon clocher pour prendre le bateau à mon tour et séjourner sur un quai.

Rapatriée, grâce aux démarches inlassables du R-P Cazaunau, père blanc, recteur de Notre Dame d'Afrique et frère du bon abbé Cazaunau de Geaune, me voici, depuis le 9 février 1964, dans cette vieille tour du XIe siècle, bien restaurée, qui impose son clocher trapu dans le ciel du Tursan.