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La Propriété du Sol Avant la Conquête

Écrit par Paul Birebent. Associe a la categorie Histoire Agricole

Sous la régence, le régime de propriété du sol était régi par des règles complexes plus ou moins imbriquées, mais qui faisaient, de l'arabe, du nomade surtout, un serf au service de riches seigneurs :

- Les terres du Beylik appartenaient à l'État Turc. Elles étaient administrées par un "oukil", intendant qui recrutait des "khammès" rémunérés au cinquième ; d'autres étaient affermées à des tribus payant loyer.

- Les terres "Habous" étaient des biens religieux, souvent d'origine privée et concédés à des confréries ou "Zaouias" pour des raisons fiscales de succession ou de simple piété.

- Les terres "Arch" étaient communautaires et réparties sans titres, d'une manière souvent héréditaire entre les membres de la tribu qui les possédait et payait l'impôt.

- Les terres "Melk" étaient privées et régies par une tradition très ancienne, elles étaient souvent morcelées à l'extrême jusqu'à partager des arbres.

Cette répartition des terres très ancienne et immuable du fait de la puissance militaire des "pachas", avait engendré une échelle sociale de la paysannerie, très hétérogène.

- Tout en haut, de grands seigneurs pratiquaient un système quasi féodal. Ils possédaient ou administraient des milliers d'hectares, et dépensaient l'essentiel de leur temps à la chasse au faucon ou au sloughi, dans les "souks" à jouer, boire et fumer, dans les marchés à palabrer, ou à l'abri des "moucharabieh" de leur harem.

- Tout après, les grands propriétaires avec des centaines d'hectares, vivaient à peu près de la même manière, mais avec moins de panache, moins de chevaux, moins d'esclaves et moins de femmes.

- Puis venaient les "fellah", semi nomades. Ils cultivaient un parcellaire étriqué, des jardins, des vergers, élevaient un peu de bétail et n'avaient d'autres ressources que les réserves de grains des "matmoras" de la tribu.

- En bas de l'échelle se traînaient les "khammès". On leur avançait les semences qu'ils remboursaient à la récolte, on leur fournissait des instruments rudimentaires de travail, et des matériaux pour construire leur maison

- Et si la récolte était mauvaise, ils rejoignaient plus bas encore les ouvriers agricoles, véritables esclaves, payés en nature selon le bon plaisir du maître.

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