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Henri Chouvet (1907-1987)

Écrit par Louise Gioux-Bernabé. Associe a la categorie Sculpture

Henri Chouvet

(1907-1987)

 

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De mère arlésienne et de père auvergnat, Henri Chouvet vit le jour à La Ciotat.

Il eut une vie à la fois passionnée et peu conventionnelle, tant dans ses multiples activités professionnelles (professeur de français dans sa jeunesse au Liban, directeur de la Caisse d'allocations familiales en fin de carrière), que dans ses très nombreux voyages à travers le monde, d'où il adressait à ses amis, des cartes postales agrémentées de poèmes aux rimes subtiles et réalisait des reportages photographiques.

Grand érudit, humaniste, à la fin de la guerre 1939-1945, il écrit un recueil de poèmes: Mon Ami l'Homme.

Sa grande passion fut de tout temps la sculpture.

Dès 1950, il organise des expositions dans les diverses galeries algéroises telles que Comte-Tinchant, Edmond Charlot ou Romanet.

Ses terres cuites surréalistes, ses sculptures, parfois monumentales, de fer ou de cuivre, lui vaudront une certaine renommée dans le milieu artistique.

Il fut, entre autres, chargé de la réalisation de la statue de bronze de sainte Rita, dans l'église consacrée à cette sainte dans le quartier de Belcourt à Alger.

De retour en métropole en 1962, tout en poursuivant ses activités professionnelles, il consacre ses loisirs à la sculpture et, sur les conseils de l'illustre graveur Jean Signovert (1), s'adonne à cet art et entreprend des recherches sur de nouvelles matières mais aussi en peinture.

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« Le soldat au fusil » d'après Ramus
(musique de Stravinsky).

Ses œuvres, très libres et d'avant-garde, ne trouvèrent d'acquéreurs que parmi un public restreint.

Henri Chouvet ne recherchait ni honneur ni éloges, ne consacrant son temps libre qu'à son art et à ses amis. Il avait l'amitié fidèle jusqu'au dévouement, sans attendre un quelconque remerciement en retour; pour preuve, je citerai le peintre J.-A.-R. Durand (2): « Avoir l'amitié d'Henri est une bénédiction de Dieu ».
Aujourd'hui, une infime partie de ses œuvres réalisées à Alger a pu être sauvée par sa famille et ses amis, en particulier des terres cuites.

En ce qui concerne les œuvres réalisées en France, on retiendra ses sculptures monumentales en fer et cuivre : « Les yeux », ensemble de trois sculptures de 2,50 m; en fer à béton et treillis de nylon: « Les danseurs musiciens » et « Le sauteur à la perche », également de 2,50 m de hauteur; une série de sculptures où sont associés fer, cuivre et nylon, intitulées « Maternité », « l'Amitié », « le Problème », d'environ un mètre; « les Psychotronies » série de terres cuites rouges et fer à béton d'environ 70 cm de haut; série de petites terres cuites d'environ 45 cm; un grand nombre de gravures réalisées sur plaque de cuivre et résine spéciale et enfin, quelques huiles sur toile très colorées.

Henri Chouvet repose à Paris au cimetière du Père Lachaise. Sur sa tombe, l'une de ses œuvres, une plaque de bronze représentant sainte Rita, rappelle sa passion pour l'Algérie et la sculpture et pérennise son œuvre.

Louise Gioux-Bernabé

1 - Jean Signovert, graveur et peintre abstrait, 1918-1981.
2 - J.-A.-R. Durand, peintre abstrait, 1914-2000, installé à Guyotville de 1945 à 1962, décédé à Salon-de-Provence.

In l’Algérianiste n°103 de septembre 2003

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