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Fernand SASTRE (1924-1998)

Écrit par Edgar SCOTTI et Yvon Grena. Associe a la categorie Sportifs

Natif de Kouba, Fernand Sastre partagea sa vie active entre l'administration (Ministère des Finances) et le football. Dirigeant de l'AS Kouba, il entra en 1956 au comité directeur de la Ligue d'Alger. En 1962, en métropole, il continua à œuvrer dans le football.

Secrétaire général de la F.F.F. de 1968 à 1971, il fut porté à la présidence de la Fédération en 1972 et y resta jusqu'en 1985. Sous sa présidence, le football français connut un essor exceptionnel concrétisé par une croissance des effectifs qui passèrent de 850 000 à 1 700 000 licenciés et par des performances jamais atteintes (participation à deux coupes du monde, équipe de France championne d'Europe, championne olympique).

S'étant retiré volontairement, il continua à se dévouer au sein de différents organismes et devint co-président, avec Michel Platini, de l'organisation de la Coupe du Monde. Il a disparu au moment où ses efforts aboutissaient au succès que l'on sait.

Homme droit, déterminé, efficace, il était universellement respecté. Il a fait honneur à la communauté "Pieds-noirs".

Edgar Scotti

in L'Algérianiste de septembre 1998 p118


 


"L'Algérianiste"
de juin 1998 a rendu hommage à Fernand Sastre et retrace a grands traits sa carrière administrative et ses talents de rénovateur du football français et mondial.

Fernand Sastre

ler octobre 1923-13 juin 1998

Fernand-SastreQu'il me soit permis d'en dire un peu plus en tant qu'ancien condisciple de Femand et ami personnel.

Bien sûr, il n'avait que des amis. Depuis l'école primaire supérieure (E.P.S.) où nous passâmes ensemble le brevet supérieur au cours des années 1940-1942, nous ne nous étions jamais perdus de vue et avions une relation épistolaire au fil des ans. Une fois notre diplôme acquis en 1942, nous fûmes projetés dans le monde de cette époque, celle de la guerre. Notre promotion, jusqu'alors très soudée, éclata, d'autant que le 8 novembre 1942 eut lieu le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord.

La plupart d'entre nous (nous étions vingt-trois dans notre promotion) rejoignirent l'armée comme d'ailleurs certains de nos jeunes professeurs.

 

A partir de ce moment, les "fortunes" de guerre furent diverses. Quelques-uns participèrent au débarquement de Provence au sein de la Ière Armée, d'autres suivirent des cours de pilotage aux Etats-Unis et revinrent brevetés pilotes, l'un, parachutiste, fut grièvement blessé au combat. Plusieurs parmi nous furent nommés sous-officiers et officiers.

Il est à noter que notre génération n'a jamais contesté ses professeurs, ni boudé son devoir de citoven et, entre nous, l'entente était réelle et la solidarité aussi.

Après notre retour, chacun eut le souci de sa situation, voire de fonder une famille.

Bien que dispersés, plusieurs gardèrent des relations entre eux, même épisodiques, jusqu'en 1962, date à laquelle il y eut un éclatement dramatique et une "certaine" dispersion...

Toutefois, nous fûmes quelques-uns à nous retrouver, dont Fernand bien entendu, et même à nous réunir à l'occasion, à Paris, quelques heures.

Notre ami s'était orienté dans l'administration des Finances, mais parallèlement, et depuis Kouba, s'intéressait au football pour lequel "il rendait service".

Il s'occupa de réformer les structures anciennes jusqu'à devenir secrétaire général de la F.F.F. (Fédération Française de Football). Puis le 16 décembre 1976, président de l'ensemble du football français à qui il imprima une marche en avant qui devait le mener jusqu'à obtenir pour la France l'organisation du Mondial de 1998.

Notre ancien camarade, à l'imposante stature, était un homme chaleureux, droit, compréhensif. Il savait rester modeste, tout en veillant à mettre en relief ceux qui travaillaient avec lui, comme Michel Platini par exemple. Ce dernier éprouva beaucoup de peine lors de sa disparition. IIs avaient œuvré ensemble pour ce Mondial qui fut une réussite aux yeux des passionnés de football.

La presse a titré: "Un grand Monsieur s'en est allé '.

 

Nous, ses amis de l'E.P.S., avons alors ressenti un grand vide...

Fernand, désormais, tu seras toujours vivant dans notre souvenir !

 

Yvon Grena

in L'Algérianiste de septembre 1999 p42

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