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Maréchal Alphonse JUIN (1888-1967)

Écrit par Non Précisé. Associe a la categorie Militaires

marechal-alphonse-juin D'origine modeste. Alphonse Juin, futur maréchal de France, est né le 16 décembre 1888 à Bône, en Algérie, d'une mère corse et d'un père vendéen, gendarme de son état.

Boursier, il effectue ses études secondaires à Constantine, puis à Alger. En 1909, il entre à l'école militaire de Saint-Cyr et fait partie de 1a promotion " Fez ~ où il a pour condisciple Charles de Gaulle. Il en sort major et reçoit ses galons de sous-lieutenant le 1er octobre 1912. 

Affecté au ler tirailleurs algériens, il fait ses premières armes au Maroc 

Pendant la Grande Guerre, il s'illustre d'entrée et reçoit la croix de la Légion d'honneur en 1914, après la bataille de la Marne. Le 15 mars 1915, en Champagne, le lieutenant Juin est grièvement blessé au bras droit. L'amputation est évitée mais des séquelles ineffaçables l'obligeront définitivement à saluer du bras gauche.

Après la Première Guerre mondiale, Juin entre à l'école de Guerre dont il s'affirme comme un élève si brillant qu'il sera maintenu, contre son gré, comme professeur stagiaire.
Multipliant les démarches. il est affecté en Tunisie en 1921.

En 1923 sur l'intervention personnelle de Lyautey, il se retrouve au Maroc. Une solide amitié s'instaure bientôt entre l'illustre maréchal et le jeune capitaine. Juin va dès lors concevoir toutes les opérations du Moyen-Atlas au Tafilalet. Pénétré de la doctrine propre à Lyautey, il se révèle aussi bon stratège qu'organisateur avisé et fin diplomate. Cependant, malgré des états de service exceptionnels, son avancement se trouve incroyablement bloqué.

En juin 1926, il est enfin nommé commandant. Lyautey est alors rappelé à Paris, Juin l'accompagne et reste attaché pendant deux ans à son état-major, par fidélité.
En 1928, il épouse Marie-Cécile Bonnefoy dont le père est agriculteur dans le Constantinois.

Affecté à Rabat, en 1929. comme chef de cabinet militaire du résident général Saint, il est amené à collaborer avec le général Noguès et se lie d'amitié avec le Glaoui, pacha de Marrakech. La pacification du Maroc est en voie d'achèvement quand il reçoit ses galons de lieutenant-colonel, en 1932.

En 1933, celui qu'on surnomme déjà Juin l'Africain est rappelé à Paris. Adepte de la guerre de mouvement et ennemi de l'attaque frontale, ses arguments font impression. Promu colonel en juin 1935, il est attaché à l'état-major du Conseil supérieur de la Guerre

Le 26 décembre 1938, le voici élevé au grade de général de brigade. Il a tout juste cinquante ans et se retrouve enfin à un niveau d'avancement plus conforme à ses mérites.

En septembre 1939, alors que la Deuxième Guerre mondiale vient d'éclater, il est volontaire pour un commandement sur le front et se voit confier la 15e division motorisée. A la tête de cette valeureuse unité, il tient tête a l'ennemi dans le saillant de Valenciennes, couvrant ainsi la retraite anglaise de Dunkerque. Progressivement débordé sur les ailes, il est enfermé dans les faubourgs de Lille et fait prisonnier le 30 mai 1940, puis interné dans la forteresse de Konigstein.

Rapatrié sur la demande du maréchal Pétain, il est promu général de corps d'armée et nommé commandant en chef pour l'Afrique du Nord, le 20 novembre 1941, après le rappel du général Weygand.

Lors du débarquement allié en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, Juin pousse Darlan à proclamer le cessez-le-feu et favorise le ralliement à Giraud. Il passe des accords avec le commandement américain, ordonne la mobilisation et déclenche les hostilités sur le front tunisien, le 19 novembre.

Nommé général d'armée en décembre 1942, il commande de mai 1943 a Juillet 1944 le corps expéditionnaire français qui va se couvrir de gloire en Italie.

Vainqueur sur le Garigliano, il offre aux Américains une voie triomphale et leur ouvre les portes de Rome, le 4 juin 1944.

Rappelé à Alger comme chef d'état-major de la Défense nationale, il transmet son commandement au général de Lattre de Tassigny, le 23 juillet 1944.11 assumera ensuite la haute fonction de résident général au Maroc, de

De 1952 à 1956, il exerce la charge de commandant interallié des forces atlantiques terrestres du secteur Centre-Europe.

L'année 1952 marque pour Alphonse Juin l'apogée de sa carrière. Promu à un commandement éminent, il est, par-dessus tout, élevé le 8 mai à la dignité de maréchal de France et, comme le veut la tradition, il est élu la même année à l'Académie française.

Après avoir triomphé de tous les obstacles, donné tant de gloire à la France et atteint à l'honneur suprême, Juin verra les dernière années de sa vie assombries par la guerre d'Algérie. Fidèle à ses origines, il exprime loyalement son attachement à sa terre natale et, en 1962, il fait publiquement état de ses divergences quant à la politique algérienne du président de Gaulle. Ce dernier le prive alors de toutes ses prérogatives.

Le maréchal Juin s'éteint au Val-de-Grâce le 27janvier 1967. La France lui fait des funérailles nationales et il est inhumé aux Invalides.

 

In L'Algérianiste n°66 de juin 1994 p11

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