La deuxième guerre mondiale devait amorcer une légère diminution des superficies plantées en vignes, causée pour une grande part, par le taux de mobilisation imposé à la population active algérienne, taux le plus élevé qu'ait eu jamais à supporter une fraction du peuple français dans toute son histoire (*); et pour partie aussi par la rareté de la main d'oeuvre qualifiée, la brusque augmentation des salaires, le rationnement en carburants, le blocage des importations de pièces détachées et la suspension des exportations de vins. Il s'ensuivit une perte de potentialité d'environ 40 % avec l'arrachage de vieilles vignes et de vignes peu productrices non reconstituées.

Des mesures compensatoires d'écoulement de la récolte, originales, étaient prises : fabrication de moûts mutés, de concentrés de jus de raisin, de sucre de raisin, d'alcool à l'usage de moteurs "bricolés". L'armée d'Afrique en cours de reconstitution et les troupes alliées, débarquées en Novembre 1942, contribuaient pour leur part à diminuer le stocks.

En 1945, la France libérée, reprenait ses achats massifs, et l'Algérie, avec sa ténacité habituelle, mais inconsciente, reconstituait son potentiel par de plantations nouvelles qui allaient se poursuivre jusqu'en 1954, parfois même bien après, et jusqu'en 1961.

L'année 1954 qui voyait se déclencher en Novembre le mouvement insurrectionnel, qualifié par la France, "d'événements", retrouvait désormais un plafond de production. Celle-ci devait se stabiliser jusqu'en 1962 autour de quinze millions d'hectolitres.

(*) 17% de la population mâle européenne (NDLR)

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